Presque tous les jours de la semaine, des infirmières et des aides-soignantes du luxueux Ehpad Château de Neuville (Val-d’Oise), se rassemblent devant les grilles de l’établissement et occupent le lieu, manifestant leur mécontentement avec les pratiques de la direction depuis le 3 janvier.
« Nous sommes très souvent en sous-effectif, subissons des contraintes managériales extrêmes, des restrictions de matériel », dénonce Siham Touazi, infirmière depuis 12 ans au Château de Neuville et déléguée CGT, où les résidents sont facturés entre 3 500 et 7 000 euros le mois. Une situation « très difficile à vivre », témoigne-t-elle, et entraînant de « nombreux dysfonctionnements », sur fond de « management toxique ».
« Au quotidien, nous devons pallier ce manque d’effectifs et l'absentéisme qu’il génère, et on finit par être éprouvés physiquement et psychologiquement », développe l’infirmière, pour laquelle ces pratiques sont typiques des « Ehpad à but lucratifs, dénoncés dans l'ouvrage Les Fossoyeurs, et bientôt dans dans le reportage choc d'Elise Lucet ».